Ma peinture « primeur » n’est pas une peinture « primaire ». Cependant elle puise de façon primitive dans l’archaïsme de l’être humain que je suis. L’importance et le besoin dans l’acte de peindre passent par un cheminement de pensées influencé par des préoccupations écologiques et esthétiques qui se mêlent à ma nature profonde. Ainsi dans la mesure de mes moyens avec mes outils, je tends vers une démarche de préservation des espèces végétales. Menacées par les traitements chimiques de l’agriculture de masse, modifiées par les radiations ambiantes du nucléaire, manipulées génétiquement, Dame Nature souffre… De plus, l’actualité à travers les presses quotidiennes me désole. Les différents enjeux des marchés économiques et des lobbies portent atteinte à ma qualité de vie. Je subis la perte d’une nature que je tente de préserver à travers ma peinture. Paradoxalement, j’utilise les genres de « la nature morte » ainsi que ceux de « la peinture décorative », lesquels sont présents dans l’art pictural depuis l’Antiquité, car ils m’offrent l’opportunité de magnifier le monde végétal avant toute disparition ! Au regard de ces genres de peintures spécifiques que j’affectionne tout particulièrement, je souhaite également par mon style propre, réactualiser ces formes anciennes de rendu. Dans un premier temps, mes compositions se chargent de spirituel, elles sont comme suspendues dans le temps. Elles portent en elles l’aspect précaire de leur condition en tant qu’espèce vivante. Les effets du temps qui passe sur tout ce qui vit sont riches en transformation. Le rythme récurrent des saisons qui défilent est précieux à mon équilibre et influence mon travail en tant qu’artiste et être vivant de cette terre ! En parallèle de ce besoin spirituel, je recherche à agencer mes compositions de façon graphique et anecdotique. Les particularités de chaque végétal me servent pour réaliser de véritables compositions artistiques tout en jouant sur les couleurs, les formes et les textures des plantes représentées. Ce style original de la nature morte de végétaux vient « se greffer » à l’histoire de l’Homme dans sa définition la plus large mais également les histoires des hommes à travers le quotidien. Et sans mauvais jeu de mot, j’utilise fréquemment les quotidiens, et journaux hebdomadaires, bref différentes « feuilles de choux » de tous pays comme toile de fond de mes sujets végétaux. Nous coexistons depuis 12000 ans avec les plantes aussi il est essentiel de prendre soin l’un de l’autre. L’ensemble de ma démarche d’homme et de peintre tend totalement vers cela et me colle à la peau ! Je ne cesse depuis toute petite d’être une grande contemplative de la nature en m’émerveillant de tout, à chaque nouvelle saison, telle une découverte. Le merveilleux, c’est qu’à chaque fois, chacune de mes découvertes m’apporte son lot de petits bonheurs et de bienfaits que j'aime à partager!
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